Dans le yoga comme dans la vie, la manière de pratiquer est plus importante que ce que l'on pratique...

Présence ou pleine conscience 

Le yoga n'a jamais été un sport et il ne saurait être question de compétition : c'est une pratique tournée vers l'intérieur, utilisée pour construire la conscience, le détachement, l'équanimité et le contentement. D'ailleurs, on n'utilise pas le corps pour entrer dans une posture, mais à l'inverse, la posture est pratiquée pour "entrer" dans le corps.

Parler de pleine conscience en yoga est presque superflu : chaque cycle respiratoire, chaque ressenti musculaire ou articulaire, chaque sensation après la posture ou après l'exercice de pranayama est observé, intégré, analysé. C'est cette attention perpétuelle à l'alignement, à la justesse du geste qui permet d'améliorer son travail d'un point de vue physique mais surtout mental. C'est cette attention, cette pleine conscience que l'on développe, et qui permet de modifier ce qui doit l'être en soi.

Respect de soi

Il arrive que les yogi et yogini se contraignent à des postures d'étirement, de force ou de contorsion sans être à l'écoute, et ne savent pas si cela les aide ou les blesse.
Leur égo est bien présent, et l'égo veut toujours paraître par rapport aux autres, faire mieux, montrer qu'on sait faire... Dans le yoga, c'est pour soi-même que l'on pratique. Et à cette fin, on veille à ne pas se blesser, et à mieux connaître ses limites et ses contraintes, mais aussi ses facilités. 

La comparaison

J'ai arrêté de lire les magazines de yoga (j'étais pourtant abonnée à un certain nombre !). Toute cette publicité, déjà, ça perturbe mon mental : je sais qu'on est influençable (si, si, même quand on connaît parfaitement le fonctionnement des publicitaires, ce qui est mon cas pour avoir exercé dans "la com'" dans une autre vie ! même quand on a conscience du processus cérébral, de l'interprétation, de la vision, etc.), donc j'essaie quotidiennement d'éviter la réclame (c'est d'ailleurs ce qui m'a poussée à me débarrasser de la télé !). Et puis, en dehors de tout ce qu'on peut évidemment y apprendre - probablement plus que dans les autres magazines dits "féminins", en tout cas - on est sollicité en permanence par cette jolie fille d'un mètre soixante-quinze, cinquante kilos, portant le dernier legging hors de prix, la brassière assortie... 

Pour autant, l'égo, toujours lui, persiste à frustrer celle qui n'a pas de jolies jambes fuselées, celui qui n'arrive pas (encore) à "tenir" en Sirsasana, ceux qui croient que leur méditation est ratée parce que leur petit singe mental n'a cessé de faire des galipettes... Et c'est précisément là, quand on se rend compte qu'on est dans l'attente, dans la comparaison, dans le respect de soi-même, qu'on commence à pratiquer le yoga.

Intention

Pratiqué correctement, le yoga peut fournir de nombreux avantages physiologiques, tout en offrant le profond calme intérieur et les précieuses idées transmises par les yogis des origines. Nous devons simplement pratiquer avec attention et intention. L'intention peut être un sankalpa, un mantra, ou même un souhait, celui d'être au mieux, dans l'instant...

Élève un jour...

... élève toujours ! Dans chaque séance de yoga, on apprend, on s'améliore, on grandit et on (s')étudie, on se rencontre. Que l'on pratique seul, avec un maître, avec un professeur, en cours collectif, avec ses enfants, que l'on soit yogi aguerri ou débutant, ou encore enseignant, on continue d'apprendre, de découvrir. Toute la richesse de cette discipline qui mène à la connaissance du Soi est là : disponible et infinie.

Image par Devanath de Pixabay