Yoga Var

Place au yoga

° L'impermanence °

4 mai 2024

Vous le savez peut-être, nous avons dû démonter notre chalet bien-aimé.

Ces quatre années, malgré les aléas liés aux virus et autres confinements, ont été d'une richesse infinie. Notre petit cocon me permettait de vous accueillir de temps à autres, pour partager un moment inspiré, une heure ou deux entre parenthèses, à l'écoute de nous-mêmes et du chant des oiseaux, que ce soit en yoga, en méditation, en hypnose, en chamanisme, en shiatsu ou encore en reiki.

Ensemble, nous y avons déjà expérimenté l'impermanence : une météo changeante, un atelier annulé, un taille-haie bruyant qui masque la douce musique de nos petits amis volants ou du mouvement des branches, ou encore le circuit du Castellet, dont le bruit nous était quelquefois apporté en toute légèreté par le vent d'ouest. Pour autant, nous en avons profité, concentré·e·s sur notre souffle, nos ressentis, nos tensions, et parfois même nos rires.

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Une page se tourne, donc. Avant d'aller plus loin sur cette question essentielle de notre vie, et sujet de cet article, permettez-moi de vous remercier : pour votre confiance, votre fidélité, vos questions, vos efforts, votre soutien et votre sublime humanité qui m'ont permis de me questionner sans cesse, et d'avancer, de changer, d'évoluer. C'est en grande partie grâce à vous, et je ressens pour cela une infinie gratitude.

 Il n'existe rien de constant si ce n'est le changement.

Bouddha

Je sais, vous savez, chaque être vivant sait, consciemment ou non, que rien n'est permanent. A commencer par notre vie : un coeur qui bat, et parfois se fatigue, une respiration parfois étouffée qui un jour s'arrête, une santé de fer qui devient maladie, un moral d'acier qui devient dépression, un travail qui change, une vie de famille qui évolue, les séparations, les deuils, les accidents, les échecs, les erreurs, la jeunesse... Le règne végétal nous en donne une démonstration cyclique : les feuilles tombent, le temps semble s'arrêter, puis reviennent bourgeons, inflorescences, fleurs, fruits, insectes butineurs, et le cycle recommence. De pluies diluviennes à sécheresses prodigieuses, de tempêtes à douceur printanière, les cycles météorologiques en sont le témoin "permanent". 

Alors, que pouvons-nous apprendre de ces situations complexes, indépendantes de notre volonté, de notre désir, de notre besoin ?

À s'adapter, encore. À accepter de se détacher, à "ouvrir les mains" pour permettre aux papillons de la vie de pouvoir s'y poser, mais surtout de pouvoir repartir. L'instant présent, quand il est vécu pleinement, est ce qui nous apportera la paix de l'esprit, la conscience de ce qui est déjà là, de notre énergie vibrante, et nous ôtera tout regret.

Tout ce qui disparaît laisse place à autre chose. Ni plus beau, ni moins grand, mais tout aussi présent. Si le papillon éclot, comme le petit oiseau, si l'eau s'évapore avant de devenir pluie, si nous changeons à chaque instant, nous pouvons aussi considérer cela comme une chance. Se donner la possibilité de contempler l'impermanence nous permet d'en éliminer la peur. On a tout à gagner à accepter le changement, à s'y faire une petite place pour s'y relaxer. Réfléchir sur notre passé, faire des projets et aimer notre présent, nous offrent l'opportunité de s'autoriser à changer d'avis, à modifier notre mode de vie, à sortir (ou pas) de notre zone de confort, à se laisser surprendre avec joie par la nouveauté, par l'inconnu.

 

Ce tournant arrive au printemps, la saison symbolique et terrienne du renouveau. Il demande confiance, joie et magie : tout ce que le yoga nous permet d'atteindre, que ce soit sous forme posturale, méditative ou contemplative.

 

 

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